Un mandat défini par la loi
La représentation des œuvres d’entraide a démarré en 1968, pour garantir une procédure d’asile équitable suite à une décision du Conseil fédéral. L’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) soustraitait cette forme de protection procédurale à ses membres, dont l’EPER : une personne observatrice neutre (ROE) devait assister à la deuxième audition des personnes requérantes sur les motifs d’asile, lorsqu’elles exposaient les raisons qui les amenaient à demander la protection de la Suisse. C’était le gage que les interrogatoires menés par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) bénéficiaient d’un climat serein et respectueux lors de cette audition dont la décision positive dépend de la capacité des requérants à exposer leurs motifs et à les rendre vraisemblables. Les ROE intervenaient en cas de problèmes, pouvaient demander que l’on pose des questions ou signifier d’éventuelles objections au déroulement de la séance. Il fallait une bonne perspicacité pour comprendre les enjeux, et voir quelles questions pourraient aider le SEM à prendre la bonne décision. La CROE a contribué à les former régulièrement.
13 révisions d’asile en 39 ans
En Suisse, aucune loi n’a autant été révisée que celle sur l’asile. De la première, en 1981, à la dernière en date, il y a eu 13 révisions ! C’est dire si le sujet est délicat et objet de controverses. Le passage d’une procédure cantonale à une procédure fédérale en 2010 a marqué un grand tournant. Le nombre de coordinations est passé de 20 à cinq et l’EPER est devenue la plus grosse coordination de Suisse aux côtés de Caritas, l’Entraide juive et l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO), active sur Genève, Vallorbe, Berne, Zurich et St-Gall. C’était aussi le plus gros projet de l’EPER en Suisse ; il n’a cessé de prendre de l’importance avec les années avec un pic d’auditions en 2015, avec la « crise des migrants », où il y avait plus de 100 ROE.