Certaines problématiques de société émergent, comme la question du sexisme. Dès lors, une fois que l’Etat reconnaît un problème - dans ce contexte, l’égalité entre les femmes et les hommes - il peut mettre des mesures en place (p. ex. : éducation, politiques, lois, sensibilisation) afin de résoudre le problème et de changer les mentalités. Toutefois, en ce qui concerne le racisme et les stéréotypes envers les migrant.e.s non -européen.ne.s, le problème est non seulement pas reconnu, mais reçoit en plus une caution de certains milieux politiques, ce qui mène à cette politique différentielle entre les êtres humains.
L’historienne suisse Francesca Falk souligne que « la politique a une grande influence sur la manière dont les groupes des personnes sont perçus » et que « la perception des groupes est déterminante dans la manière dont on les traite »³ . Alors que le gouvernement prône une ouverture et une grande solidarité avec les personnes qui fuient l’Ukraine en envoyant un message positif, il agit avec méfiance envers les autres réfugiés. La question du racisme est minimisée. Dans tous les cas, elle n’est pas reconnue comme un problème structurel par nos politicien.ne.s. Tant qu’un Etat ne reconnaît pas la question du racisme comme un problème structurel et ne prend pas à bras le corps ce sujet en essayant de changer la vision en profondeur, tant qu’une politique d’accueil à deux vitesses différentielles existe, tant qu’un parti qui siège au gouvernement peut se permettre de demander dans un communiqué de presse que « certains groupes (de personnes étrangères) semblent plus bienvenus en Suisse que d’autres. Le parti demande que les familles ukrainiennes ne soient pas mélangées avec les autres migrant·es, notamment les hommes musulmans », il va être difficile de changer les choses !