Image de l'installation papier blanc

Installation « Papier Blanc »

Pour marquer les 20 ans de l’entrée en vigueur de ce régime de l’aide d’urgence, le Service d’aide juridique aux exilé·e·s (SAJE) de l’EPER à Lausanne et le collectif Pourquoi pas nous, en partenariat avec Point d’Appui, souhaitent sensibiliser le grand public aux conditions de vie méconnues des personnes qui subissent ce régime. Nous avons développé une installation visuelle et sonore sous la forme d’une expérience immersive intitulée « Papier blanc ». Elle rend compte des conditions d’hébergement précaires des personnes à l’aide d’urgence.

« Papier blanc », une installation pour une prise de conscience ?

Nous avons dupliqué l’intérieur de la chambre réelle de 5m/3m d’un foyer d’aide d’urgence dans laquelle deux personnes vivent depuis six ans. En entrant dans cet espace étriqué et peu éclairé, dans lequel raisonne des témoignages de personnes à l’aide d’urgence, les visiteuses et les visiteurs peuvent se rendre compte de la promiscuité et des conditions de vie. Sur l’extérieur de la structure, le travail photographique du juriste du SAJE Mathias Deshusses, qui a documenté les conditions d’hébergement des personnes à l’aide d’urgence, est exposé accompagné de témoignages et d’un texte explicatif sur l’aide d’urgence. 

Notre installation a été inaugurée lors de la Nuit des musées à Lausanne, le 21 septembre 2024, au Palais de Rumine, où 12 600 personne se sont rendues.

Installation « Papier Blanc »

Cette structure mobile se veut itinérante. N’hésitez pas à vous mettre en contact avec nous si vous souhaitez l’accueillir !

Tél. +41 21 623 40 16

L’aide d’urgence

Depuis le 1er avril 2004, la Suisse a introduit le régime de l’aide d’urgence. Les requérant·e·s d’asile qui reçoivent une décision négative définitive sont exclus de l’aide sociale le temps que leur renvoi soit organisé. Cette « aide » ne fournit que le strict minimum, à savoir : un lieu basique pour dormir, l’accès à la nourriture (en nature ou CHF 8,50 par jour) et aux produits d’hygiène de base, ainsi qu’un accès aux soins d’urgence. 

Les personnes à l’aide d’urgence n’ont plus de permis à proprement parlé ou de titre de séjour. Elles ont uniquement une page A4, appelée communément « le papier blanc », qu’elles doivent aller en personne renouveler tous les dix jours (parfois moins) à un mois auprès du Service de la population. Elles y subissent fréquemment toutes sortes de pressions, afin de les pousser à accepter un retour volontaire. 

Il leur est interdit de travailler, de se former ou de prendre des cours de français. 

L’adoption de ce régime avait notamment pour but d’inciter les personnes concernées à quitter la Suisse en précarisant leurs conditions de vie. 

L’aide d’urgence ne résout toutefois pas le problème de la difficulté de renvoyer effectivement certaines personnes (manque d’accords avec les pays d’origine, manque de possibilité d’établir des documents d’identité depuis la Suisse), ni ne tient compte du fait que de nombreuses personnes concernées ne peuvent pas envisager un retour volontaire, parce qu’elles sont ou se sentent en danger dans leur pays. L’aide d’urgence peut ainsi durer non pas uniquement quelques semaines ou quelques mois, mais plusieurs années. 

Les conditions de vie des personnes à l’aide d’urgence sont très éprouvantes, surtout sur le long terme, et impactent durablement l’état de santé de ces personnes, en particulier les enfants. Ces derniers sont sensiblement plus atteints dans leur santé psychique et somatique que la population en général. L’absence de travail, de formation, d’avenir épuise les ressources des personnes concernées.

Exercices de conjugaison accrochés au mur
EPER, Mathias Deshusses

Les enjeux de laide durgence

Mathias Deshusses, juriste au SAJE, explique les enjeux de l’aide durgence.

 

Documentation sur le sujet

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Service d’Aide Juridique aux Exilé·e·s (SAJE)