Multinationales responsables : 217 509 signatures récoltées
Exactement deux ans après la votation sur l’initiative pour des multinationales responsables, les initiant·e·s ont déposé une pétition munie d’un nombre impressionnant de signatures auprès de la Chancellerie fédérale. Alors que l’UE s’apprête à introduire une loi efficace sur la responsabilité des multinationales, le Conseil fédéral doit tenir sa promesse formulée lors de la campagne de votation de 2020.

Dépôt de la pétition auprès de la Chancellerie fédérale
Munie de 217 509 signatures, la pétition a été déposée aujourd’hui à la Chancellerie fédérale et demande au Conseil fédéral et au Parlement d’introduire une loi efficace sur la responsabilité des multinationales, comme cela est prévu au niveau de l’UE. Au début de cette année, la Commission européenne a en effet présenté une nouvelle directive, qui prévoit un devoir de diligence large associé à des dispositions en matière de responsabilité civile et à la mise en place d’autorités de surveillance. Ce projet, qui devrait être adopté d’ici fin 2023, va donc plus loin que l’initiative pour des multinationales responsables.
« À ce jour, si une multinationale comme Glencore viole les droits humains ou détruit l’environnement, elle n ’est toujours pas tenue de répondre de ses actes », constate Chantal Peyer, conseillère politique à l’EPER et membre du comité de la coalition. « Lors de la campagne de votation, le Conseil fédéral a promis d’agir de façon “coordonnée au niveau international”. Notre pétition rappelle qu’il est grand temps que la Suisse se dote elle aussi d’une loi efficace sur la responsabilité des multinationales. Pour s’assurer qu’elle parvienne à mettre en vigueur une réglementation au même moment que l’UE, la Suisse doit démarrer les travaux dès aujourd’hui. »
La Suisse à la traîne
En plus du projet de directive sur la responsabilité des multinationales, l’UE travaille actuellement à de nombreux autres projets de réglementation. Sont notamment prévus : un règlement visant à interdire les produits issus du travail forcé sur le marché de l’UE ainsi qu’un dispositif qui devrait interdire l’importation de certains produits comme la viande de bœuf ou le soja, si ceux-ci provoquent la déforestation. À ce sujet, les propos de Martin Landolt, conseiller national du Centre, sont très clairs : « En comparaison internationale, la Suisse sera bientôt totalement à la traîne en matière de responsabilité des multinationales. De mon point de vue, le Conseil fédéral a désormais la responsabilité de s’aligner sur les autres pays dans ce domaine. »