Communiqué de presse du 4 mai 2022

L’EPER lance une pétition pour une aide sociale juste

En Suisse, la pandémie est officiellement derrière nous. Pourtant, de nombreuses personnes souffrent encore de ses répercussions économiques et sociales. Certes, la crise sanitaire a mis à rude épreuve toute la population suisse, mais les personnes qui étaient déjà défavorisées sont davantage touchées par ses conséquences – c’est ce qui ressort de deux sondages menés par l’Entraide Protestante Suisse (EPER). Afin de lutter activement contre l’augmentation de la pauvreté après la crise, l’EPER lance la pétition « Pour une aide sociale juste » et réclame des modifications à la loi fédérale sur les étrangers et l’intégration.

2022
Dimanche des réfugié·e·s 2022
Pétition « Pour une aide sociale juste »

Ensemble, l’EPER et 8551 personnes demandent une aide sociale juste. Ce faisant, elles envoient un signal fort contre la pauvreté et l’exclusion en Suisse. Le 28 juin 2022, l’EPER a remis au Parlement sa pétition « Pour une aide sociale juste ». L’EPER va continuer, grâce à son travail de sensibilisation et à son soutien aux initiatives parlementaires en la matière, à s’engager pour une aide sociale qui bénéficie à toutes les personnes en Suisse.

Une réalité pour beaucoup, souvent invisible

Les personnes au chômage depuis longtemps, celles dont le statut de séjour n’est pas encore sûr et celles qui sont privées de réseau social, sont particulièrement touchées par la pandémie. Ces deux dernières années, elles ont perdu des moyens d’existence essentiels en raison de la crise sanitaire. Leur intégration sociale et professionnelle a stagné, voire s’est dégradée. Leur situation financière a également empiré. Ces résultats sont issus d’une enquête menée auprès d’environ 150 participant·e·s à des programmes d’intégration de l’EPER. Parallèlement, un sondage représentatif mandaté par l’EPER et mené auprès de la population suisse montre que ces personnes et leurs problèmes sont à peine visibles pour le grand public. L’EPER souhaite remédier à cette situation. Avec sa campagne « Ouvrir les yeux et nous soutenir », elle met en lumière les personnes socialement défavorisées et leurs expériences.

Une politique d’aide sociale discriminatoire

En Suisse, l’aide sociale est l’ultime filet de sécurité pour les personnes se trouvant dans une situation financière critique. Elle garantit leur existence et favorise leur intégration sociale et professionnelle. Mais la pandémie a montré une chose : l’aide sociale n’est pas la même pour tout le monde. Elle discrimine celles et ceux qui n’ont pas la nationalité suisse. Ces inégalités renforcent l’exclusion des personnes socialement défavorisées et entravent, voire empêchent leurs efforts d’intégration – c’est le constat que l’EPER a fait dans le cadre de ses programmes en Suisse. Malgré tout, la loi fédérale sur les étrangers et l’intégration est en train d’être durcie. En ce moment, ce durcissement se fait via les modifications législatives « Adaptation des prestations d’aide sociale octroyées aux ressortissants d’États tiers » proposées par le Conseil fédéral, pour lesquelles le délai de consultation s’est terminé hier, le 3 mai.

Vivre sous le seuil de pauvreté 

Les personnes qui se retrouvent dans une situation critique et qui n’ont pas de passeport suisse ne bénéficient pas d’un accès égal aux prestations d’aide sociale. Pour les personnes admises à titre provisoire (permis F), la Confédération a fixé dans la loi que le montant d’aide devait être inférieur au taux normal applicable à l’aide sociale. Dès lors, comment peuvent-elles fournir les efforts d’intégration qui leur sont demandés ? Les personnes bénéficiaires d’une autorisation de séjour régulière sont également discriminées. En touchant l’aide sociale, elles risquent de perdre leur permis de séjour, indépendamment du nombre d’années qu’elles ont passées en Suisse. Par crainte des conséquences négatives, de nombreuses personnes étrangères renoncent momentanément à leur droit à l’aide sociale. Résultat : des familles entières vivent dans la pauvreté. Au lieu d’être intégrées, elles se retrouvent isolées.

Par sa pétition pour une aide sociale juste, l’EPER appelle le Parlement à garantir une assistance adaptée à toutes les personnes vivant en Suisse, quel que soit leur statut de séjour, et sans avoir à craindre des répercussions négatives sur leurs droits à la migration si elles bénéficient d’un tel soutien.

Die sozialen Folgen der Corona-Pandemie sind für viele Realität
Ouvrir les yeux et nous soutenir !
Une réalité pour beaucoup, souvent invisible

La pétition pour une aide sociale plus juste fait partie de la campagne de sensibilisation de l'EPER "Regarder et aider maintenant". L'EPER place les personnes socialement défavorisées sous les projecteurs et montre comment elles sont inégalement touchées par les conséquences de la pandémie de covid-19.

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