Gérer la migration plutôt que l’interdire
Aucun Etat au monde n’est en mesure de relever à lui seul les défis des migrations mondiales. Afin de mieux protéger les personnes migrantes vulnérables, de gérer les migrations de manière positive et dans le respect des droits humains et de faire reculer la migration irrégulière, il faut que les Etats d’origine, de transit et d’accueil collaborent et se coordonnent. Le Pacte de l’ONU sur les migrations constitue le fondement même de cette collaboration.
Mise à jour du 19.09.2024 : le Conseil des États rejette le Pacte de l’ONU sur les migrations
Après six ans de réflexion, le Conseil des États a refusé, le 17 septembre 2024, que la Suisse soutienne le Pacte de l’ONU sur les migrations. La majorité du Conseil des États est d’avis que le pacte n’apporte aucun avantage à la Suisse (lire la dépêche de l’ATS)).
L’EPER regrette vivement cette décision. Le Pacte de l’ONU sur les migrations offre la possibilité de renforcer la coopération internationale dans le domaine de la migration et de rendre cette dernière plus sûre et plus respectueuse des droits humains pour toutes les parties concernées. Un soutien au Pacte de l’ONU sur les migrations serait un engagement politique important en faveur d’une Suisse humanitaire, qui assume ses responsabilités internationales.
Le Conseil des États a toutefois confirmé, dans sa décision, que la coopération internationale en matière de migration était indispensable pour la Suisse. L’objet doit désormais être débattue au Conseil national.
Le Pacte de l’ONU sur les migrations
Le Pacte de l’ONU sur les migrations ne vise ni à encourager la migration, ni à l’empêcher. Son objectif est de garantir des migrations sûres, ordonnées et régulières pour toutes les personnes impliquées.
Le Pacte de l’ONU sur les migrations constitue une avancée historique : c’est la première convention internationale qui tient compte de tous les aspects de la migration, tout en renforçant la légitimité des droits humains pour toutes les personnes migrantes. Il entérine en même temps le droit souverain des Etats à déterminer eux-mêmes leur politique migratoire nationale.
Pour la Suisse, pays de tradition humanitaire, le soutien à ce pacte va de soi.
Sept arguments en faveur du Pacte de l’ONU sur les migrations
Pourquoi soutenir le Pacte de l’ONU sur les migrations ?
L’adhésion de la Suisse au Pacte de l’ONU sur les migrations se fait attendre depuis deux ans et demi. En effet, alors que la Suisse avait largement contribué à l’élaboration de ce document, en 2018, elle a annoncé qu’elle ne soutiendrait pas le Pacte, en raison des différentes initiatives parlementaires qui y faisaient opposition. Le Conseil national et le Conseil des Etats ont exigé que ce soit l’Assemblée fédérale qui décide du soutien à ce pacte, et non le Conseil fédéral. Ce dernier a accepté cette revendication.
Le Conseil fédéral a réexaminé entre-temps le Pacte sur les migrations et son implication pour la Suisse ; il confirme sa position de 2018 : la Suisse a tout intérêt à approuver le Pacte de l’ONU sur les migrations, car ses objectifs rejoignent les priorités de la politique migratoire suisse (vers le message du Conseil fédéral).
Dans plus de 30 pays situés sur quatre continents différents, l’EPER soutient les personnes en fuite, favorise la résilience et les mécanismes de protection face au changement climatique et contribue à créer des perspectives économiques et écologiques permettant de réduire la pression migratoire. En Suisse, elle défend les droits des personnes migrantes, réfugiées et socialement défavorisées, tout en s’engageant pour leur intégration.
Dans les pays du Sud, l’EPER contribue à lutter contre les facteurs défavorables de la migration en développant des perspectives économiques durables et des mécanismes de protection contre le changement climatique. Au Sénégal, l’EPER aide par exemple la population du delta du Siné Saloum à reboiser sa mangrove et à instaurer une exploitation durable, afin de préserver à long terme l’écosystème local et les moyens de subsistance de milliers de personnes.
La plupart des personnes ayant fui leur région ne viennent pas en Europe, mais se réfugient dans une autre région de leur pays ou dans un pays voisin. Il s’agit principalement de pays en développement qui ne sont pas en mesure d’accueillir ces personnes réfugiées et de leur offrir une protection efficace. L’EPER apporte donc une aide humanitaire sur place : en Syrie, par exemple, elle distribue des colis de denrées alimentaires et d’articles d’hygiène à plusieurs milliers de personnes déplacées.
En Suisse, les personnes sans papiers vivaient déjà dans des conditions très précaires, mais la crise sanitaire a aggravé leur situation critique. Sur place, l’EPER s’engage pour que les droits humains et l’accès aux prestations de base soient garantis pour toutes les personnes migrantes, peu importe leur statut de séjour. A Genève, grâce à son projet « Permanences volantes », l’EPER informe par exemple les personnes concernées sur leurs droits en différentes langues, les renvoie vers des offres d’aide existantes et leur remet des bons d’achat alimentaires.
L’EPER aide les personnes migrantes ou réfugiées en Suisse à s’intégrer et favorise leur participation à la vie sociale, culturelle et économique. Le projet « EPER Age et migration » propose par exemple des activités sociales et physiques, des informations et des conseils aux personnes migrantes âgées de plus de 55 ans. Elles ont ainsi plus de chances de mener leur vie en toute autonomie et de jouir d’une bonne qualité de vie.
L'EPER et le Pacte de l'ONU sur les migrations
Dans le cadre de son engagement sociopolitique et de son travail de sensibilisation, l’EPER prend régulièrement position sur la politique suisse en matière d’asile, de migration et d’intégration. L’EPER entend ainsi contribuer à une politique d’asile et de migration humaine, qui respecte les droits humains et favorise le développement. Le Pacte de l’ONU sur les migrations contribue largement à la réalisation de cet objectif. Pour l’EPER, soutenir ce pacte est donc une évidence.
Consultez le « Papier de position de l’EPER sur la migration » pour en savoir plus sur les positions, les perspectives et les revendications de l’EPER sur la migration.
N'attendez plus, soutenez le Pacte !
Le Pacte de l’ONU sur les migrations peut sembler très technique et abstrait, mais ce sont précisément les conventions internationales de ce type qui peuvent déboucher sur des changements structurels à long terme. Le Pacte de l’ONU sur les migrations fournit un cadre de référence aux sociétés civiles du monde entier et à la Suisse afin de revendiquer, pour les personnes migrantes également, le respect des droits humains et l’instauration d’une politique migratoire internationale qui préserve la dignité humaine.
Car si l’on ne peut pas empêcher la migration, on peut la gérer de manière positive.
Engagez-vous avec l’EPER pour que la Suisse soutienne elle aussi cette convention importante !
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Depuis plus de 75 ans, l’EPER s’engage pour lutter contre les causes de la migration, telles que la faim et la pauvreté, protéger les droits des personnes réfugiées et migrantes, soutenir leur intégration et leur offrir les mêmes droits de participation à la vie en Suisse.