Des liens qui nous ramènent en Suisse
Derrière l’expansion de l’huile de palme se cache une stratégie gouvernementale très claire. Depuis des dizaines d’années, le gouvernement indonésien ignore sciemment les droits d’exploitation traditionnels pour accorder des concessions généreuses aux géants de l’huile de palme. Toute opposition est réprimée et tout manifestant violemment appréhendé. La Suisse porte sa part de responsabilité dans la destruction des forêts indonésiennes car plusieurs grandes banques suisses, notamment le Crédit Suisse et l’UBS, ont investi dans cette véritable poule aux œufs d’or. A l’heure actuelle, la Suisse est en train de négocier un traité de libre-échange avec la Malaisie, le deuxième producteur mondial d’huile de palme, qui simplifierait entre autres les conditions d’importation pour l’huile de palme.
Enfin et surtout, la table-ronde pour une huile de palme durable, RSPO de son sigle en anglais, une initiative appuyée par le gouvernement helvétique, est domiciliée en Suisse. RSPO est censée certifier des huiles de palme produites durablement, une mascarade dénoncée par des organisations indonésiennes et internationales, mais aussi par Pain pour le prochain : toutes y voient une opération de « greenwashing ». 90% de l’huile de palme certifiée par la RSPO provient de Malaisie ou d’Indonésie où il est prouvé que de nombreuses plantations ne remplissent pas les critères de la RSPO et qu’elles satisfont encore moins aux normes de durabilité, sans même parler du respect des droits humains.