Les répercussions sociales de la pandémie de coronavirus

Les images dérangeantes, dans un pays riche comme la Suisse, de ces files interminables de personnes venues chercher un sac de denrées alimentaires gratuites ont bouleversé la population durant la crise sanitaire. Aujourd’hui, elles sont presque tombées dans l’oubli. Pourtant, dans le cadre des programmes qu’elle mène en Suisse, l’EPER constate que bon nombre de personnes socialement défavorisées sont encore aux prises avec les répercussions de la pandémie. Quelles sont exactement les conséquences de la crise sanitaire pour ces personnes ? Et le grand public a-t-il conscience de ces problèmes ?

Pour apporter des réponses à ces questions, l’EPER a organisé deux sondages : 1) un sondage interne des participant·e·s aux programmes de l’EPER en Suisse, mené en novembre 2021 avec le soutien de l’institut de recherche DemoSCOPE, 2) un sondage représentatif de la population suisse, mené en janvier 2022 par DemoSCOPE.
Die sozialen Folgen der Corona-Pandemie
Jean-Patrick di Silvestro

Trois conclusions importantes 

La pandémie de coronavirus a-t-elle eu des répercussions négatives sur vous ?

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En Suisse, presque toute la population a été touchée, d’une manière ou d’une autre, par la pandémie. Ainsi, le sondage représentatif révèle que 43 % de la population suisse estiment que la pandémie a eu des répercussions négatives sur leur vie, notamment sur leur santé mentale : près d’un tiers des Suissesses et des Suisses affirment que leur bien-être psychique a été mis à mal par le COVID-19. 
Dans le cadre du sondage interne, 57 % des personnes interrogées ont déclaré que la pandémie avait eu pour elles des répercussions psychiques et financières. Un chiffre de 14 points de pourcentage supérieur à celui du sondage représentatif. Tout comme la population générale, les participant·e·s aux programmes de l’EPER estiment que la pandémie a surtout eu des conséquences sur leur bien-être psychique.

Qu’est-ce qui vous cause le plus de souci ?

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Si l’ensemble de la population suisse a principalement souffert du manque de contacts sociaux, des tensions sociétales et familiales provoquées par la pandémie, de la crainte d’une contamination et des règles associées au certificat COVID, les participant·e·s à nos programmes mentionnent, outre la disparition des contacts sociaux, des facteurs comme la difficulté à trouver un emploi ou des revenus peu élevés.

Quelles sont les principales victimes de la pandémie selon vous ?

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Le sondage représentatif de la population suisse révèle que ce sont avant tout les personnes et les groupes fortement représentés dans les médias qui sont perçus comme les principales victimes de la pandémie par la population. En janvier 2022, il s’agissait du personnel soignant, des branches de la restauration et de l’événementiel, des enfants, des personnes âgées et de l’industrie du voyage. Seul un tiers des personnes interrogées citent les individus ayant des conditions d’emploi précaires ou un faible revenu comme principales victimes de la pandémie. Les personnes migrantes ou réfugiées et les sans-papiers ne figurent qu’en douzième et treizième position. Avec les « personnes peu qualifiées », ils sont la lanterne rouge dans la liste des personnes touchées par la pandémie selon la population, ce qui confirme que leur situation n’est guère connue du grand public.

   

Une réalité pour beaucoup, souvent invisible.

Le grand public a peu conscience de l’extrême précarité des personnes socialement défavorisées. Pourtant, elles sont plus fortement touchées par les conséquences de la pandémie. C’est le cas par exemple des chômeurs de longue durée, des personnes au statut de séjour incertain ou des personnes ne pouvant s’appuyer sur aucun réseau social. 

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Die sozialen Folgen der Corona-Pandemie sind für viele Realität
HEKS

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