Christian Bobst/HEKS
Sénégal, delta du Saloum, région de Fatick, département de Foundiougne
Vivre mieux de la mangrove dans le delta du Saloum
Le delta du Saloum est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2011. En tant que réserve de biosphère importante, il est protégé par l’État sénégalais depuis 1981. La préservation de la mangrove indigène et de ressources naturelles telles que les moules et les crevettes est essentielle au maintien des moyens de subsistance de la population du delta. Or, les fortes pressions causées par leur exploitation et les répercussions des changements climatiques mettent les mangroves à rude épreuve et menacent une source locale importante de nourriture et de revenus. Le projet encourage la protection et l’exploitation durable de la mangrove. Il soutient des groupes locaux de femmes dans la mise en place de techniques de production durable et dans la commercialisation des produits locaux.
Personnes concernées
Le projet bénéficie à la population de 27 villages dans neuf communes du delta du Saloum. Près de 7000 personnes participent ainsi directement au projet, dont 6400 membres de groupes locaux de femmes et de comités villageois. Environ 500 élèves ainsi que 100 employé·e·s de l’État, chef·fe·s de villages et représentant·e·s des autorités traditionnelles sont également directement impliqués. Le projet bénéficie indirectement à l’ensemble de la population des neuf communes concernées, soit environ 140 000 personnes.
Objectifs
L’objectif principal est de soutenir, à l’échelle des villages et du district, la protection de la mangrove du delta du Saloum par la population locale, afin de préserver cette source de revenus. Pour ce faire, des méthodes de production plus écologiques sont mises en place. La transformation des produits de la mer ainsi que leur vente sur les marchés locaux est encouragée. Le projet vise également à renforcer la conscience écologique de la population locale, notamment grâce à des activités de sensibilisation spécifiques destinées aux enfants.
Activités
Des mesures telles que l’élaboration de plans de gestion des aires marines protégées (AMP), la formation de comités de gestion et l’implication des jeunes dans les AMP permettent d’améliorer la gestion des ressources dans le delta du Saloum. Dix clubs environnementaux et un programme d’enseignement développé en collaboration avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) permettent d’apprendre aux élèves, dès le plus jeune âge, le respect de la nature.
Les mangroves et les forêts villageoises reboisées en 2019 et en 2021 continuent d’être surveillées et des pratiques respectueuses de l’environnement, telles que l’utilisation de fourneaux économes en bois, sont mises en place. La population apprend à produire du miel et des fruits de mer de manière durable. Elle reçoit également un soutien pour vendre ces produits sur les marchés locaux. Pour ce faire, des coopératives sont créées, des crédits sont accordés (avant tout) aux femmes et des foires aux produits sont organisées.