Méfiants au début, et s’évitant dans la maison, les enfants ont finalement noué des liens forts : un jour, ils ont même demandé à Dasha dans quelle chambre ils pourraient dormir ensemble.
Durant l’année écoulée, les deux familles ont été soutenues par un programme de l’Entraide Protestante Suisse (EPER) et d’ACT Alliance en faveur des réfugié·e·s ukrainiens et de leurs familles d’accueil. La famille de Natalia a reçu des bons pour acheter de la nourriture, des vêtements, des articles d’hygiène, ainsi que des choses utiles pour l’hiver comme des couvertures, des draps, des bottes et des gants. La famille de Dasha a reçu des briquettes de bois pour chauffer la maison.
Il y a bien plus de réfugié·e·s chez des particuliers moldaves que dans des centres d’accueil pour personnes réfugiées, explique Silvia Bicenco, de l’EPER : « C’est important pour nous de soutenir aussi bien les réfugié·e·s que les familles qui les accueillent. »
La vie de Natalia est beaucoup plus stable aujourd’hui. « Avant, j’étais enseignante à Odessa, dans une école pour élèves ayant des besoins spécifiques, raconte-t-elle. Maintenant, je donne des cours en ligne. Mes étudiant·e·s viennent du monde entier. Certain·e·s sont restés en Ukraine. Nous avons un programme de cours quotidien, mais nous arrêtons tou·te·s dès que nous entendons les sirènes annonçant les raids aériens à Odessa. »
Son fils, maintenant âgé de dix ans, s’est bien acclimaté. « À Odessa, il faisait du karaté. Il a pu continuer ici, et il prend aussi des cours d’anglais, d’art et de chant, dit-elle en souriant. Je le vois à peine ! Je regarde mon téléphone de temps en temps pour m’assurer qu’il va bien. »