Prise de position du 10 novembre 2023 (actualisée le 15 mars 2024)

L’EPER demande un cessez-le-feu immédiat et le respect du droit international humanitaire

Afin d’offrir une protection sans conditions à la population civile, et au vu de la catastrophe humanitaire sans précédent dans la bande de Gaza et des rapports sur la famine, un cessez-le-feu ainsi qu’un accès sûr pour l’aide humanitaire sont nécessaires de toute urgence. L’EPER appelle le Conseil fédéral à plaider en ce sens au sein des instances internationales, notamment au sein du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Il faut empêcher que le conflit ne fasse davantage de victimes parmi les civil·e·s en Israël, à Gaza et dans les territoires occupés. L’accès à une aide vitale doit également être garanti pour toutes les personnes dans le besoin. En outre, tou·te·s les otages doivent être libérés immédiatement et sans condition.

La récente demande en indication de mesures conservatoires de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui souligne le risque réel et imminent de génocide, renforce le caractère d’urgence de la situation. L’EPER appelle tous les États, en particulier la Suisse, à continuer à faire pression pour qu’un cessez-le-feu immédiat et durable soit instauré, conformément aux mesures provisoires ordonnées par la CIJ. Malgré la directive claire de la CIJ, qui demande que des « mesures effectives » soient prises « sans délai » pour protéger les Palestinien·ne·s et garantir qu’une aide humanitaire essentielle soit fournie, le fait qu’Israël ne s’y soit pas conformé a aggravé la situation déjà extrême. Des rapports indiquent une aggravation de la crise alimentaire dans la bande de Gaza. L’EPER met l’accent sur le besoin d’un accès immédiat à l’aide humanitaire, afin que des services essentiels soient fournis à la population touchée. L’organisation appelle à un soutien international dans le plaidoyer pour un cessez-le-feu et pour le respect du droit international humanitaire. L’urgence qu’il y a à s’attaquer à la crise alimentaire doit être reconnue. Les livraisons de biens par voie aérienne et maritime ne suffisent pas à approvisionner la population civile de Gaza. Elles peuvent tout au plus compléter les livraisons effectuées par voie terrestre.

Nothilfe Israel/Palästina Gazastreifen
Keystone

L’EPER souligne également les conséquences graves d’une attaque d’envergure à Rafah, qui met en péril la réponse humanitaire dans la région. Les frappes aériennes constantes menacent la continuité des services vitaux, dont les soins médicaux et la distribution de nourriture à Rafah

L’EPER exige de l’ensemble des parties au conflit le respect sans condition du droit international humanitaire – y compris les Conventions de Genève, les protocoles y relatifs et l’ensemble des règles applicables du droit international coutumier. Elle condamne également les violations graves et persistantes.

Le droit international humanitaire est clair sur le fait que les civil·e·s doivent être protégés. Les attaques du Hamas à l’encontre de civil·e·s le 7 octobre 2023 constituaient une violation manifeste de cette règle, de même que les tirs de roquettes du Hamas et d’autres groupes armés, qui ne font pas la distinction entre les cibles civiles et militaires. Le meurtre délibéré de civil·e·s, la prise d’otages et le traitement inhumain de personnes constituent des crimes de guerre.

Selon le droit international humanitaire, les militaires israéliens ont des obligations claires à assumer. Ils doivent garantir que toutes les opérations militaires fassent la distinction entre les combattant·e·s et les civil·e·s, ainsi qu’entre les objectifs militaires et les biens de caractère civil. L’armée israélienne doit limiter ses attaques à des objectifs militaires et respecter scrupuleusement les règles strictes interdisant les attaques indiscriminées et garantissant la proportionnalité.

Il convient de veiller à épargner la population civile et les biens de caractère civil. Toutes les mesures réalisables doivent donc être prises afin d’éviter de tuer ou de blesser des civil·e·s et d’endommager des biens de caractère civil, ou du moins de maintenir ce risque à un niveau aussi bas que possible. Aucun explosif lourd ne devrait être utilisé dans les territoires densément peuplés, car il en résulterait certainement de graves dommages pour la population civile.

Jusqu’à aujourd’hui, il n’existe aucune voie sûre ni aucun couloir humanitaire, même à Rafah, permettant d’atteindre la population civile de Gaza qui tente de fuir les violences. Le droit international humanitaire garantit l’accès à l’aide humanitaire dans la zone de conflit. Israël comme le Hamas sont tenus de veiller à ce que la population civile assiégée dans la bande de Gaza puisse avoir accès à une aide humanitaire essentielle. Le droit international humanitaire protège tout particulièrement les livraisons de biens indispensables à la survie de la population civile. Le fait d’affamer des civil·e·s comme méthode de guerre constitue également un crime de guerre. Les peines collectives aussi, c’est-à-dire lorsqu’un groupe est condamné, sanctionné ou brimé pour les actes d’autrui, sont strictement interdites par le droit international humanitaire.

La bande de Gaza subit depuis des années un blocus et sa population était déjà confrontée à une situation humanitaire extrêmement difficile avant la récente escalade de la violence. L’EPER est active depuis de nombreuses années dans la région. Elle promeut le dialogue et la compréhension mutuelle et soutient la population civile dans la revendication de ses droits fondamentaux. Ce travail en faveur du dialogue doit se poursuivre.

L’EPER est donc extrêmement préoccupée par l’augmentation des discours haineux et des crimes de haine de la part des deux parties au conflit, mais aussi par l’antisémitisme existant dans de nombreux pays, qui, en Europe aussi, menace la vie des personnes juives. Dans ce contexte, tout dialogue doit être fondé sur une condamnation claire et ferme de l’antisémitisme et de toute forme de racisme. 
 

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