Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales
Bien que les agricultrices et les agriculteurs de nombreux pays produisent une grande partie de notre nourriture, ils ne reçoivent que très peu d’aide et souffrent tant de la pauvreté que de la faim. La déclaration des Déclaration des Nations unies (ONU) sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales est censée garantir leurs droits.
Bien que les familles paysannes produisent toujours 70 % de la nourriture de la planète, elles sont de plus en plus marginalisées dans nos sociétés. Au lieu de promouvoir les zones rurales, de nombreux gouvernements des pays du Sud comptent sur les multinationales pour favoriser leur développement et accroître leurs recettes fiscales. En conséquence, d’innombrables familles sont évincées de la culture des palmiers à huile, du maïs ou de toute autre source de biocarburant dans leur pays, quand les produits bon marché importés de l’étranger ne les empêchent pas tout bonnement de vendre leur production. Par ailleurs, de plus en plus de pays adoptent de nouvelles lois sur les semences qui restreignent la culture et la vente de leurs propres graines. Souvent précarisés, mal organisés et éloignés de la capitale, les agricultrices et les agriculteurs n’ont presque aucun poids politique et s’ils s’opposent à ces privations de leurs droits, ils sont traités comme des criminel·le·s.
Une déclaration en guise de première étape
Dans le but de mieux défendre les droits des familles paysannes, 122 États sur 193 ont adopté, à l’automne 2018 lors de l’Assemblée générale de l’ONU, la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP). Cette déclaration vise à protéger non seulement la sécurité des agricultrices et des agriculteurs, mais aussi leur accès à la terre, à l’eau, aux semences et à toute autre ressource.
Plus de 3,36 milliards d’individus, soit 46 % de la population mondiale, vivent à la campagne.
L'agriculture constitue la pierre angulaire de notre existence
Environ 2,5 milliards de personnes, soit un tiers de la population mondiale, vivent essentiellement de l’agriculture. En Afrique subsaharienne, cette proportion atteint même 62 %.
Une ruralité souvent synonyme de dénuement
Près de 70 % de celles et ceux qui souffrent d’une pauvreté extrême vivent dans des zones rurales.
Moins de débouchés pour les paysan·ne·s
Jadis exportateur net de produits agricoles, le continent africain est devenu importateur net de produits alimentaires. Depuis les années 1980, le cours des matières premières a chuté, provoquant une hausse des importations non compensée par les exportations.
Le parent pauvre de l’aide au développement
De 1980 à 2006, l’aide au développement est passée d’USD 7 milliards à USD 27 milliards, mais dans le même temps, la proportion de ces fonds allouée au secteur agricole est passée de 20 % à 4 % et a même chuté en ternes absolus.
Ce que fait l’EPER
En collaboration avec La Via Campesina et ses partenaires du Sud, l’EPER demande à ce que la Suisse soutienne le processus de déclaration de l’ONU.
Avec ses organisations partenaires, l’EPER informe les familles paysannes du monde entier de l’existence de la déclaration des Nations Unies. Ensemble, elles s’engagent pour que les gouvernements appliquent cet instrument – pour que les paroles se traduisent enfin en actes.
Ce que nous avons réalisé
Les paysan·ne·s ont été entendus par la communauté internationale. « Il y a quelques années, il était inimaginable que des paysannes et des paysans puissent discuter sur un pied d’égalité avec des représentant·e·s des gouvernements », affirme Diego Montón, du mouvement international La Via Campesina. Grâce à son statut consultatif à l’ONU, l’EPER a pu non seulement participer directement aux discussions, mais aussi déléguer sa voix aux personnes concernées.
En Suisse, l’EPER et d’autres organisations non gouvernementales suisses sont parvenues à faire bouger la ligne gouvernementale grâce à leurs activités de plaidoyer et à leur pression tant auprès du public que dans les médias. Le gouvernement suisse a surmonté ses réticences et est devenu une référence majeure pour d’autres pays.